Une nouvelle analyse de T&E sur les Ă©missions de voyages dâaffaires de 18 entreprises françaises en 2023 rĂ©vĂšle quâen moyenne, elles ont rĂ©duit leurs Ă©missions dâun tiers (-33 %) en 2023 par rapport Ă 2019. Mais certaines dâentre elles se rapprochent rapidement des niveaux de 2019. Parmi elles, Forvia (anciennement Faurecia), Sanofi et Air Liquide sont revenues Ă quasiment 90 % de leurs niveaux dâĂ©missions de 2019. Ceci, malgrĂ© le fait que les entreprises ont appris Ă travailler avec les outils de visioconfĂ©rence et avec moins de vols depuis le Covid, et alors que la plupart d’entre elles se sont engagĂ©es Ă rĂ©duire leur empreinte carbone.
Une entreprise, bioMĂ©rieux, a dĂ©passĂ© ses niveaux de vols de 2019 (+9%). En mĂȘme temps, elle dit avoir Ă©tabli en 2023 un objectif de rĂ©duction interne de -10% par rapport aux Ă©missions de voyage de 2022, une Ă©volution positive qui devrait aider Ă corriger la trajectoire.Â
9 des 18 entreprises analysĂ©es se sont fixĂ©es des objectifs de rĂ©duction des voyages d’affaires, et deux entreprises ont rĂ©ussi Ă rĂ©duire significativement leurs vols, qui reprĂ©sentent lâessentiel des Ă©missions de voyages dâaffaires, et ont maintenu les faibles niveaux d’Ă©missions observĂ©s Ă la sortie de la pandĂ©mie. Les Ă©missions 2023 de voyages d’affaires de Dassault sont Ă -60 % des niveaux de 2019 et celles d’Amundi Ă -51 %. En 2022, neuf entreprises avaient rĂ©ussi cette performance, en grande partie Ă cause des restrictions dues au Covid. Dassault et Amundi ont des objectifs de rĂ©duction de leurs Ă©missions liĂ©es aux voyages d’affaires.Â

JĂ©rĂŽme du Boucher, responsable aviation France explique, “On note un retour prĂ©occupant de la hausse des émissions des voyages dâaffaires en France. Il semble que les leçons de la pandĂ©mie n’ont pas Ă©tĂ© retenues. Pourtant la voie Ă suivre a Ă©tĂ© tracĂ©e : davantage de rĂ©unions en ligne, plus de voyages en train et moins en avion. Malheureusement, trop dâentreprises reprennent des habitudes de dĂ©placements en avion excessives, sans aucune considĂ©ration pour la planĂšte.â
En cumulant les rĂ©ductions de vols des 18 entreprises, lâĂ©tude montre que 425 000 tonnes de CO2 ont Ă©tĂ© Ă©conomisĂ©es en 2023 par rapport Ă 2019, Ă©quivalant aux Ă©missions de 215 000 voitures pĂ©trole en un an. En moyenne, les 18 entreprises ont rĂ©duit leurs Ă©missions dâun tiers (-33 %) en 2023 par rapport Ă 2019. Il s’agit toutefois d’un rebond significatif par rapport Ă 2022, annĂ©e oĂč les Ă©missions des 18 entreprises Ă©taient restĂ©es Ă la moitiĂ© (-50 %) des niveaux de 2019. Si les 18 entreprises avaient maintenu leur activitĂ© en 2023 Ă 50 % des niveaux de 2019, 245 000 tonnes de CO2 supplĂ©mentaires auraient pu ĂȘtre Ă©conomisĂ©es.Â
Le gouvernement français a rĂ©cemment pris des mesures encourageantes concernant les voyages d’affaires. Dans le cadre de son Plan de SobriĂ©tĂ© ĂnergĂ©tique, il a demandĂ© aux entreprises ainsi quâĂ ses services de privilĂ©gier le train au lieu de l’avion pour les trajets pouvant ĂȘtre effectuĂ©s en moins de quatre heures Ă partir de janvier 2024. Le gouvernement reconnaĂźt Ă©galement l’Ă©norme impact climatique des transports. Et c’est pour cela que la circulaire ultĂ©rieure relative Ă lâengagement pour la transformation Ă©cologique de lâĂtat inclut un objectif de rĂ©duction des voyages aĂ©riens de 20% en 2024 par rapport Ă 2019, avec une ambition augmentĂ©e Ă -30 % en 2027.Â
T&E appelle les entreprises françaises Ă faire de mĂȘme, en se fixant des objectifs de rĂ©duction des Ă©missions liĂ©es aux voyages dâaffaires Ă 50% ou plus dâici 2025. Cet objectif a Ă©tĂ© fixĂ© sur la base de la feuille de route de T&E, qui montre qu’une rĂ©duction de 50 % de l’ensemble des Ă©missions liĂ©es aux voyages d’affaires est nĂ©cessaire dâici 2030, afin de maintenir l’aviation dans une trajectoire compatible avec une planĂšte Ă 1,5°C.